En 2012, vous avez pris votre pré(pension) ou vous avez quitté (volontairement ou non) une entreprise. Toucherez-vous malgré tout un treizième mois? Comment est-il calculé?
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Pour beaucoup, décembre rime avec prime de fin d'année. Mais tout le monde n'y a pas forcément droit. Ce bonus doit être au préalable tprévu dans une convention collective, une convention individuelle de travail ou un contrat individuel. Selon les cas, il peut même être fixé par l'usage. A défaut, ce droit n'existe tout simplement pas.
Au prorata des prestations
Si un travailleur démissionne, part en pré(pension) ou est licencié dans le courant de l'année, a-t-il quand même droit à son 13ième mois? Cette prime constitue une rémunération à part entière. "Elle doit être payée en contrepartie du travail fourni au cours d'une période de référence déterminée. Sauf dispositions contraires, la prime devra être octroyée proportionnellement à la durée de l'occupation", d'après les explications de Securex.
Exemple: si un travailleur quitte l'entreprise fin juin, il aura droit à une prime de fin d'année à concurrence de 6/12 du montant normalement dû. Cette prime est donc payée au prorata des prestations fournies par l'employé sur l'année. Par contre, si un travailleur a été licencié pour faute grave, il perd purement et simplement son droit à la prime de fin d'année.
En outre, les travailleurs de la commission paritaire 218 sont choyés. "Les absences pour vacances annuelles, jours fériés légaux, petit chômage, maladie professionnelle, accident de travail ou congé de maternité n'exercent aucune influence sur le montant de la prime. Pour les 60 premiers jours de maladie ou d'accident, le montant de la prime n'est pas non plus diminué", selon la Centrale Nationale des Employés (CNE).
Quel montant?
D'après la Confédération des Syndicats Chrétiens (CSC), cette prime de fin d'année équivaut en général au montant d'un 13ème mois de salaire, calculé sur la base de la rémunération moyenne de l'année écoulée. Mais, elle peut également correspondre à un montant fixe exprimé soit en pourcentage de la rémunération perçue durant cette année, soit sous la forme d'un montant forfaitaire. Le montant et le mode de calcul peuvent donc être très différents d'un secteur à l'autre. Pour mieux comprendre, Securex propose un aperçu récapitulatif des différents modes de calcul les plus fréquents au niveau sectoriel:
Principe | Exemple de commission paritaire | Exemple chiffré |
---|---|---|
Le montant est égal à la rémunération mensuelle. | 218 (Nationale auxiliaire pour employés) ou 201 (Commerce de détail indépendant) | La rémunération s'élève à 2.000€ et la prime également. |
Un montant fixe est multiplié par le nombre d'heures réellement prestées au cours de l'année précédente. | 110 (Entretien du textile) | Le montant fixe était de 0,8114€ en 2011 pour les entreprises de moins de 50 travailleurs. Si un ouvrier a presté 2.000 heures au cours de l'année, il a alors reçu un treizième mois égal à 2.000 x 0,8114 = 1.622,8€. |
Le salaire horaire de base est multiplié par un coefficient fixe. | 111.101 (Construction métallique, mécanique et électrique pour la province d'Anvers) | Un ouvrier gagne 11,24 € de l'heure. Dans le régime de 38 heures par semaine, le coefficient est de 165. La prime de fin d'année est donc égale à 11,24€ x 165 = 1.854,6€. |
Le montant est fixe et déterminé par la CCT. | 140.03 (Transport et logistoque sous-secteur autocars) | En 2010 par exemple, ce montant avait été fixé à 1.821,24€. |
Source : Securex
Quelles retenues?
Attention toutefois, la prime de fin d'année est soumise aux cotisations à l'ONSS (13,07%) et au précompte professionnel. Mais comme il s'agit d'une indemnité exceptionnelle, "le taux d'imposition applicable à prime de fin d'année est plus élevé que celui applicable à la rémunération normale" prévient Joni Roobaert. "Le tarif du précompte professionnel varie en fonction du montant annuel des rémunérations brutes normales du travailleur et s'élève au maximum à 53,50%."
Une cotisation spéciale de sécurité sociale est également retenue. Elle varie en fonction du moment où la prime est versée. Exemple: si un employé reçoit une prime de 2.000 euros bruts, il recevra 979,73 euros ou 926,79 euros, soit une différence de 52,94 euros. Explication: si la prime est payée avant sa rémunération, l'employé percevra un bonus net de 979,73 euros car la cotisation spéciale de sécurité sociale retenue ne sera que de 4,15 euros. Par contre, si la prime est payée après, cette retenue s'élèvera à 57,09 euros laissant à l'employé un montant net de 926,79 euros.
Détail du calcul :
Prime de fin d'année | 2.000,00€ |
---|---|
Cotisation de sécurité sociale | -261,40 € (13,07% de 2.000,00€) |
Montant imposable | 1.738,60 € |
Précompte professionnel | -754,73 € (43,41% en tant que personne isolée) |
Cotisation spéciale de sécurité sociale | -4,15 € ou -52,94 € (selon que la prime est payée en premier lieu ou non) |
Net | 979,73 € ou 926,79 € |
Source: Securex
Dispositions contraires
Par ailleurs, "les secteurs ont la possibilité de déroger au principe de divisibilité de la prime en fin d'année par convention collective de travail. Ils peuvent également subordonner le paiement de cette prime à certaines conditions", prévient Securex. Le secrétariat social cite différents exemples:
- dans la Commission Paritaire n° 218, le travailleur qui donne sa démission n'a pas droit à la prime de fin d'année, à moins qu'il n'ait à ce moment atteint 5 ans d'ancienneté au sein de l'enreprise;
- dans la Commission Paritaire n° 201, le travailleur qui donne sa démission n'a pas droit à la prime de fin d'année;
Donc, même si une prime de fin d'année est en principe prévue, il ne faut pas crier victoire trop vite. Pour être sûr de toucher un treizième mois, mieux vaut d'abord se renseigner sur les conditions sectorielles.
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