Victime d'un piratage, Sony estime que le président américain et la presse se trompent sur ce qui s'est réellement passé.
Sony Pictures n'a pas « capitulé » face aux menaces de pirates informatiques qui l'ont conduit à annuler la sortie de « L'interview qui tue ! » et espère toujours sortir cette comédie parodique ailleurs qu'en salle, a affirmé le studio vendredi.
« Nous ne nous sommes pas couchés, nous n'avons pas capitulé », a affirmé vendredi sur CNN Michael Lynton, le directeur général de Sony Pictures, quelques heures après que le président américain Barack Obama eut qualifié d'« erreur » l'annulation de la sortie du film.
« Nous avons toujours souhaité que le public américain voie ce film », qui met en scène un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen, a insisté le dirigeant de Sony, qui a qualifié ce piratage de « pire attaque informatique jamais vécue aux Etats-Unis ».
« Après la décision » d'annuler la sortie du film, « nous avons immédiatement commencé à rechercher des voies alternatives pour diffuser le film sur des plateformes différentes », a également expliqué le studio de cinéma et de télévision dans un communiqué.
CNN a diffusé cet entretien peu après que le président américain Barack Obama eut qualifié « d'erreur » la décision de ne pas sortir « L'interview qui tue ! ».
« J'aurais aimé que Sony me parle » avant de prendre cette décision, a-t-il déclaré lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année.
« Nous ne pouvons pas avoir une société dans laquelle un dictateur quelque part peut commencer à imposer une censure ici aux Etats-Unis », a martelé le président américain.
Sony affirme avoir informé les autorités
Le patron de Sony a jugé « dommage que dans ce cas précis, le président, la presse et le public se trompent sur ce qui s'est réellement passé ».
Il a aussi affirmé que les dirigeants de Sony « avaient parlé à un haut conseiller de la Maison Blanche » et que l'exécutif américain « était bien au courant de la situation ».
Le 24 novembre, Sony Pictures a fait l'objet d'une attaque informatique massive revendiquée par le « GOP » ou « Guardians of Peace », attribuée par le FBI à la Corée du nord. Ce piratage sans précédent a paralysé son système informatique et s'est accompagné de la diffusion en ligne de 5 films du studio dont certains pas encore sortis.
Mercredi, alors que le GOP menaçait de s'en prendre aux salles de cinéma si « L'interview qui tue ! » sortait comme prévu le jour de Noël, les principales chaînes de cinéma américaines ont renoncé à le projeter et Sony Pictures a emboîté le pas.
Afp
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