Steve Stevaert
Steve Stevaert, né Robert Stevaert à Rijkhoven (au nord de Tongres, dans la province de Limbourg) le 12 avril 1954 et mort à Hasselt le 2 avril 2015 (à 60 ans), est un homme politique belge.
Biographie[modifier | modifier le code]
Après des études d’hôtellerie, Steve Stevaert s'installe comme patron de café en 1972.
Entre 1985 et 1995, il siège au conseil provincial du Limbourg.
Il devient bourgmestre de la ville de Hasselt en 1995. En 1997, il devient célèbre dans tout le pays en rendant gratuits les transports en commun de sa ville, action qui lui vaut le surnom de « Steve Stunt » (« Steve tour de force »).
Entre 1995 et 1999, Stevaert siège en outre au Parlement flamand. Entre 1999 et 2003, il est ministre de la mobilité et vice-président du gouvernement flamand. En 2003, il succède à Patrick Janssens comme président du Parti socialiste flamand.
Le 26 janvier 2004, il est nommé ministre d'État par le Roi.
Il a démissionné de ses mandats politiques le 25 mai 2005 à la suite de sa nomination comme gouverneur de la Province de Limbourg, poste auquel il a succédé le 1er juin 2005 à Hilde Houben-Bertrand.
Le 7 juin 2009, jour des élections régionales, il annonce qu'il démissionne de son poste de gouverneur de la province du Limbourg[1],[2].
Le 1er décembre 2011, il annonce qu'il démissionne de tous ses mandats et se retire de la vie publique au terme de plusieurs semaines au cours desquelles son nom a défrayé la chronique en Flandre. Il a été associé à une affaire de chantage autour d'une vidéo à caractère sexuel, à propos de laquelle il a engagé une procédure en justice[3],[4]. Il a aussi été mis en cause dans la vente contestée des pâtures du festival du Pukkelpop ainsi que dans les conflits qui ont agité la police de Hasselt durant l'époque où il fut le bourgmestre.
Le 2 avril 2015, suite à sa disparition dans la journée et après de longues heures de recherches dans les entourages de son domicile, son corps est retrouvé sans vie[5] dans le canal Albert. La thèse du suicide est confirmée par le parquet d'Hasselt[6], une lettre d'adieu ayant été trouvée à son domicile en fin d’après-midi.
Steve Stevaert, un déclin aussi rapide que l’ascension
Véronique Lamquin
Mis en ligne il y a 11 heures
Le socialiste flamand a été retrouvé mort jeudi. L’édito de Véronique Lamquin, cheffe du service politique au Soir.
Sur le même sujet
- Décès de Steve Stevaert: les réactions des politiques
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- Steve Stevaert, le tenancier de bistrot que les socialistes flamands ont sanctifié (abonnés)
- Le corps de Steve Stevaert (SP.A) a été repêché dans le canal Albert à Hasselt
Jusqu’au dernier jour de ses presque 61 ans, Steve Stevaert sera donc resté un homme profondément atypique. Un ministre d’Etat qui met fin à ses jours dans le canal Albert, voilà qui relève, pour la scène politique, d’un tragique exceptionnel. A l’image de son destin : une fulgurante ascension, suivie d’une déchéance tout aussi rapide. Autodidacte, patron d’une dizaine de cafés, le Limbourgeois réussit en moins de dix ans ce que d’autres mettent toute une carrière à accomplir.
Les succès de 1995 à 2003
De 1995 à 2003, il aligne les succès : bourgmestre, ministre, président de parti, homme politique le plus populaire de Flandre – 581.743 voix, 40.000 de plus que Guy Verhofstadt, Premier ministre sortant, excusez du peu. Tout semble réussir à Steve Stevaert, qui réalise l’exploit d’amener un quart de l’électorat flamand dans le giron du SP.A ; c’était il y a douze ans, une éternité. Plus dure sera la chute. En 2004, les socialistes flamands retombent à 20 %. Le socialisme du bon sens, accessible à tous, n’aura eu qu’un temps ; on en retient surtout cette gratuité des transports en commun, marqueur idéologique de la redistribution que Steve Stevaert savait lisible par tous les citoyens. En 2005, il n’est plus qu’un de ces héros que la Flandre adore, avant de délaisser ; blessé, il se retire sur ses terres limbourgeoises pour finalement rendre, quatre ans plus tard, l’écharpe de gouverneur qui corsète trop ses tripes d’homme du peuple.
>>> A lire aussi: Steve Stevaert, le tenancier de bistrot que les socialistes flamands ont sanctifié (abonnés)
A la faillite politique succède l’échec personnel
Son déclin durera, aussi, moins de dix ans. A la faillite politique succède l’échec personnel. Le chantre du vrai socialisme, les pieds ancrés dans les réalités, défraie la chronique pour ses mandats publics, dont il abuserait pour son enrichissement personnel. Il claque toutes les portes, tente de se faire oublier. Raté : une sordide histoire de chantage par une ancienne maîtresse écorne à nouveau son image. Steve Stevaert est alors pris à son propre piège. Car son envol, il le doit en grande partie à son sens inné de la communication politique, dont il a cassé bien des codes. Doué, il a très vite pris goût à la lumière et cultivé jusqu’à l’excès son appétit des médias. Lorsqu’il a voulu retourner dans l’ombre, il était trop tard. Il a dû le comprendre, une dernière fois, ce jeudi. L’annonce de son renvoi devant le tribunal correctionnel pour des faits de viol et d’attentat à la pudeur allait ruiner, peut-être à tout jamais, sa réputation. Toujours présumé innocent, Steve Stevaert n’a pas voulu se lancer dans un dernier combat, sa défense. Il part entouré d’un grand respect pour ses qualités politiques, mais aussi d’un malaise à l’égard de sa personnalité.
L'ascension et la chute de Steve Stevaert, ancien président du sp.a
BELGIQUE | Mis à jour le vendredi 3 avril 2015 à 8h54
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L’ancien patron de café devenu bourgmestre, puis ministre d'Etat pour ensuite endosser la présidence de la sp.a a été retrouvé mort ce jeudi, dans le canal Albert. L'homme était charismatique en Flandre, mais son parcours brillant avait été entaché par une sombre affaire de viol ces dernières années. Ce vendredi matin, Dave Sinardet, politologue à la VUB, invité de L'Acteur en direct, compare ce suicide à la chute d'Icare.
Qui était Steve Stevaert ? - KURT DESPLENTER - BELGA
Mots clés
L'homme est né en 1954. Après des études d’hôtellerie, Steve Stevaert devient patron de bistrot au début des années 70. Pourtant "pas très brillant à l'école", selon ses propres dires, il se démarque ensuite par son habileté en vente et rachat de cafés à Hasselt, mais surtout par son charisme en politique du côté flamand.
Ascension et dégringolade de Steve Stevaert, ancien président du s.pa - MICHEL KRAKOWSKI - BELGA
L'ascension du patron de café
Ce n'est que dans les années 80 qu'il fait son entrée en politique, après avoir été repéré par Willy Claes, l'homme fort de Hasselt. Véritable poulain de l'ancien vice-Premier ministre fédéral, Steve Stevaert devient conseiller provincial du Limbourg en 1985, député fédéral en 1989 puis bourgmestre d’Hasselt en 1995. C’est en 1998 qu’il prend véritablement son envol politique devenant ministre flamand de l’Aménagement du territoire. Il sera d'ailleurs baptisé "demolition man" à force de faire détruire des maisons construites illégalement.
Très populaire auprès des Flamands, il devient ministre de la Mobilité puis est vice-président du gouvernement flamand en 1999. L'occasion pour lui de changer de secteur pour s'attaquer aux transports. Il sera le premier à avoir imaginé les bus gratuits à Hasselt, et à se battre contre les chauffards en imposant les radars automatiques. Des actions politiques étincelantes qui font briller son image.
Poursuite de son ascension : il devient président du sp.a, le parti socialiste flamand, en 2003, succédant à Patrick Janssens. Cette présidence sera d'ailleurs perçue comme une officialisation du rôle joué par Stevaert au sein de son parti, l’ancien patron de bistrot en était l’homme fort depuis quelques années.
Le dernier qui a fait gagner les socialistes en Flandre
C'est d'ailleurs le dernier qui a fait gagner les socialistes en Flandre, a rappelé Dave Sinardet dans Matin Première (voir ci-dessous). "C'est pour ça qu'il garde chez les socialistes un statut mythique parce qu'après quand il est parti, on n'a plus trouvé la recette", a expliqué le politologue de la VUB.
D'un autre côté, il a aussi "le côté idéologique". "Il a mis à l'agenda politique la sécurité routière. Les radars, c'est lui ! Toute la politique de la gratuiteté : les bus à Hasselt et puis pour les + de 65 ans dans toute la Flandre (récemment aboli), l'abolition de la redevance radio-télé".
Des mesures que l'on pourrait appeler populistes mais derrière lesquelles il y avait "une idée de redistribution", estime le politologue. "Il a réussi à prendre une position socialiste classique mais à mettre un autre emballage et la vendre pour que tout le monde puisse s'y retrouver. Tout le monde était content de ne plus payer la redevance".
Ci-dessous, un portrait de Steve Stevaert diffusé en 2003 dans notre JT.
Portrait de Steve Stevaert
(c) Sonuma http://www.sonuma.be
La débâcle de "Stunt Man"
Suite à sa domination comme gouverneur de la Province du Limbourg en 2005, Steve Stevaert annonce sa démission à ses mandats politiques. Mais en 2009, l'ancien président du sp.a Steve Stevaert prend congé de la scène politique tout court. Il sera remplacé par Herman Reynders, sp.a lui aussi, au poste de gouverneur du Limbourg.
La chute prend toute sa forme l'année suivante, quand Steve Stevaert annonce qu'il se retire complètement de la vie publique suite à une affaire qui salit son image. Les faits dont est soupçonné Steve Stevaert ont eu lieu en septembre 2010 à Bruxelles. L'ancien président de la sp.a est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour des faits de viol et d'attentat à la pudeur, avec la circonstance aggravante d'abus de l'autorité ou des facilités que lui confèrent ses fonctions. En janvier 2013, la victime a introduit une plainte avec constitution de partie civile auprès du juge d'instruction de Bruxelles. Niant d'abord les faits qui lui sont reprochés, Steve Stevaert dit alors que les relations sexuelles ont été "consenties".
Ascension et dégringolade de Steve Stevaert, ancien président du s.pa - SOPHIE KIP - BELGA
L'épilogue de Steve Stevaert
La chambre du conseil du tribunal néerlandophone de Bruxelles a finalement décidé le 24 mars 2015 de renvoyer Steve Stevaert devant le tribunal correctionnel pour les faits de mœurs qui lui sont reprochés. Steve Stevaert n'avait pas exclu durant l'enquête qu'il pourrait commettre un acte désespéré si les détails de la procédure devaient être rendus publics dans les médias.
Ce jeudi, le corps de l'ancien président du sp.a Steve Stevaert a été retrouvé dans le canal Albert, le Limbourgeois s'est suicidé après avoir abandonné son vélo sur la rive.
La chute d'Icare
Beaucoup de journaux ce vendredi matin, surtout en Flandre, parlent de la chute d'Icare en évoquant ce suicide. Une comparaison déjà twittée par Dave Sinardet ce jeudi lors de l'annonce de la mort de Steve Stevaert. Le politologue de la VUB, invité de L'Acteur en Direct dans Matin Première, s'est expliqué : "C'est assez logique. Il est monté très vite. Il a probablement volé un peu trop près du soleil politico-médiatique en Flandre. Et voilà, la descente aux enfers s'est faite assez vite aussi".
Par contre, il ne croit pas que la peur d'affronter l'opinion publique ou les médias soit la seule raison : "Il y a sans doute d'autres raisons personnelles dont le suicide de son frère dont il ne s'est jamais complètement remis".
L'Acteur en direct : Dave Sinardet
RTBF
S. Stevaert bio
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