À mon tour, j'ai pu utiliser quelques jours le nouveau MacBook d'Apple. Pendant un long week-end, j'ai fait joujou avec le modèle entrée de gamme dans sa finition or, sans doute la moins réussie des trois en ce qui me concerne.
En matière de portables, j'ai toujours eu une préférence pour les formats 12/13". D'ailleurs, ces dernières années, mes machines principales ont été soit des MacBook Air 13" soit des MacBook Pro 13". Alors, forcément cette nouvelle machine ne me laissait pas indifférent.
Incontestablement, ce MacBook ne peut pas plaire à tout le monde. Il s'agit d'une machine foncièrement clivante, Apple ne s'étant pas retenue de faire des choix radicaux : un processeur poussif, un seul port de connexion et un prix assez salé pour reprendre les principaux griefs qui lui sont adressés.
Une prise en main difficile
Ces défauts, on les constate surtout au début. La phase d'installation est assez laborieuse : le MacBook a toutes les peines du monde à mener à bien ses premières missions : restauration des données, installation des apps via le Mac App Store, synchronisation de Dropbox et indexation Spotlight.
À première vue, on a l'impression d'avoir un veau entre les mains. Tout est d'une infinie lenteur. Ma machine n'était pas même capable à ce moment-là de lancer Safari pour afficher une page web.
Les tests de performance n'ont, il est vrai, rien d'élogieux pour le petit portable d'Apple. Mais cette simple mise en route est vraiment pénible, voire décourageante. J'ai été à deux doigts d'abandonner. Toutefois, avec OS X, il faut faire preuve de patience. Une fois que le système a fini ses différentes tâches d'optimisation, les choses rentrent progressivement dans l'ordre.
Les premières heures sont donc assez frustrantes, mais heureusement, dans la foulée, on découvre également tout ce qui fait le sel de cette machine. Je pense au clavier que j'ai maîtrisé très rapidement (je vous invite à (re)lire l'article de Nicolas sur le sujet), à la qualité de son système audio, à son écran qui est tout simplement superbe ainsi qu'au fait qu'elle soit vraiment silencieuse.
Mais la chose qui frappe en premier, c'est son poids. Lorsque je l'ai glissé pour la première fois dans mon sac, je n'avais pas l'impression de trimballer deux portables. Car j'avais également pris mon MacBook Pro 13", au cas où…
À l'usage, cette légèreté et cette finesse sont un plus incontestable. Là où l'on rechigne à se saisir du MacBook Pro pour rechercher quelque chose, au profit de l'iPhone et l'iPad, on va beaucoup plus volontiers vers ce petit MacBook.
Cette machine m'a souvent évoqué le tout premier MacBook Air. Ce dernier était bourré de défauts, mais à l'utilisation, il était évident qu'il montrait la route à suivre pour les prochains portables estampillés d'une pomme.
La différence, c'est que les défauts de ce MacBook sont moins rédhibitoires que sur le tout premier MacBook Air. Si tous deux ont pour point commun d'avoir un processeur anémique, le MacBook Air ne brillait pas par la vitesse de son disque dur. Car les SSD n'y étaient pas encore généralisés. Sur l'entrée de gamme, le disque dur tournait à 4200 tr/min. Question stockage, c'était également très limité : 64 Go de SSD ou 80 Go de disque dur. Enfin, les prix étaient encore plus élevés : 1 799 $ pour débuter contre 1 299 $ pour le MacBook de base.
MacBook ou MacBook Pro ?
Lors de sa sortie, le nouveau MacBook Air ne faisait pas non plus l'unanimité. Ça ne l'a pas empêché de devenir un best-seller lorsqu'Apple a revu sa copie deux ans plus tard. On sait ensuite à quel point il a été imité par les autres constructeurs. On ne serait pas étonné que son lointain successeur connaisse pareil destin.
Je me souviens avoir hésité un petit moment afin de faire du premier MacBook Air ma machine principale. Même sans parler du prix, les défauts l'emportaient largement sur ses qualités. Si je devais me poser cette question aujourd'hui, j'avoue que je serais nettement plus partagé.
Je ne suis d'ailleurs pas le seul à me poser cette question. Le développeur de l'application Tweetbot, Paul Haddad, a carrément tranché en faveur du MacBook. Il a testé les nouveaux MacBook Pro 13" et MacBook et a décidé de garder ce dernier. Il reconnait bien volontiers que sur bien des points, le MacBook Pro 13" est supérieur au MacBook : il dispose de plus de ports, il est plus rapide et offre une meilleure autonomie, mais au final, c'est une machine terriblement « ennuyeuse ». Tout le contraire du MacBook.
Je partage tout à fait son point de vue. D'ailleurs, je ne me suis jamais posé la question de renouveler mon MacBook Pro 13" qui a quelques générations de retard, alors qu'elle m'a effleuré l'esprit (et c'est un euphémisme) pour le MacBook.
La question de la puissance est souvent mise en avant par les personnes qui regardent le MacBook sans avoir réfléchi à l'utilisation qu'elles en feront. Incontestablement, ce nouveau Mac est moins rapide que mon MacBook Pro. Mais ai-je besoin de toute cette puissance alors que la plupart du temps, je suis loin de pousser mon ordinateur dans ses ultimes retranchements ? Mon utilisation se résume à de l'internet, de la bureautique et un tout petit peu de virtualisation. Certes, les choses se feront un peu moins vite, mais cela n'a rien d'éliminatoire.
D'ailleurs pour en revenir à notre article du week-end sur le sujet, où l'on faisait entrer Windows dans la danse, le problème n'est pas tant la puissance des différents composants dans nos ordinateurs que l'exploitation à 100 % de leur potentiel par le système d'exploitation.
Dans le cas de mon utilisation, le principal problème viendrait sans doute de son port unique. À vrai dire, il ne me pose pas plus de souci que cela. Après tout, je n'utilise que deux connecteurs sur mon MacBook : MagSafe pour l'alimentation et Thunderbolt pour le relier à un écran externe.
Le vrai souci, c'est qu'Apple offre (pour le moment ?) seulement un adaptateur HDMI pour brancher un écran externe. Il est quand même incroyable de pouvoir lui brancher un écran Dell et pas un écran Apple. Le souci avec l'HDMI, c'est que la qualité d'affichage est souvent assez aléatoire. Pour l'avoir vérifié sur trois écrans différents, il n'y a que sur un seul que la qualité d'image était irréprochable. La prochaine génération corrigera probablement le tir.
En attendant, dans l'esprit d'Apple, le MacBook est le pendant idéal à l'iMac Retina. Deux ordinateurs qui sont très élégants, mais qui coûtent également très cher. Le ticket d'entrée pour ce duo gagnant démarre à 4 048 €. Une paille !
Une dernière petite chose : si l'iPad Pro voit effectivement le jour à la rentrée, je suis très curieux de voir quels seront le positionnement de ces deux appareils, qui seront à la fois si proches et si différents.
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