Pour ceux qui ne l'au raient pas re mar qué, les né go cia tions pa tinent. Et pas un petit peu. Ce jeudi, le for ma teur Elio Di Rupo n'a même pas pu or ga ni ser une réunion plé nière. Il a passé la journée à voya ger entre la salle des pré si dents fran cophones et celle des pré si dents fla mands. Pas comme simple mes sa ger, heu reu se ment, mais avec des pro po si tions et contre-pro po si tions dont l'accu mu la tion et "la créa ti vi té" au raient im pres sionné tous les par ti ci pants. Des concer ta tions Eco lo-Groen, fa mille po li tique la plus unie, aident aussi à dé ga ger des voies mé dianes.
Sujet du jour: com ment nom mer les trois bourg mestres fran co phones de la pé ri phé rie, sans désavouer le gou ver ne ment fla mand qui re fuse ces no mi na tions? Voilà qui en jette dans un monde plon gé dans les tu multes fi nan ciers et un pays en proie à des défis bud gé taires ac crus…
Prio ri té à BHV
Il faut s'y faire: les par tis fla mands ont exigé que la ré forme de l'État soit bou clée avant d'at ta quer les dos siers so cio-éco no miques. Et cette ré forme de l'État im pli que ra la scis sion de l'ar ron dis sement élec to ral BHV. Au tant trai ter ce dos sier d'em blée car, tant qu'il sera sur la table, un doute sub sis te ra quant à la ca pa ci té du MR à conclure un com pro mis ins ti tu tion nel. Plus lar ge ment, il n'est pas uto pique de pen ser que si l'obs tacle BHV est fran chi, la né go cia tion gou ver ne men tale pour rait en suite aller très vite.
Le MR, très bien im plan té en pé ri phé rie, est le parti qui a le plus à perdre d'une scis sion. Il est me na cé d'im plo sion si le FDF de vait se dé so li da ri ser d'un ac cord. Charles Mi chel se montre donc d'une ab so lue fer me té. Et comme le dé part de la N-VA le rend in dis pen sable pour at teindre la ma jo ri té des deux tiers, il fait mon ter la barre des exi gences.
La no mi na tion des trois bourg mestres élus en 2006 (tous trois MR) est "le tro phée" dont Mi chel a be soin pour pou voir en té ri ner une scis sion de BHV, "tro phée" ré cla mé lui par le CD&V. Di Rupo a sug gé ré la piste des "bourg mestres pré su més": les élus dont le gou ver ne ment ré gio nal refuse la no mi na tion peuvent in tro duire un re cours de vant la chambre bi lingue du Conseil d'État. Tant que celle-ci ne tranche pas, ils sont "pré su més bourg mestres".
Pour le MR, cela ne va pas assez loin, car les bourg mestres ne se raient pas nom més avant les com mu nales de 2012; pour le CD&V, c'est déjà trop, tant le désha billage du gou ver ne ment flamand (qui per drait sa com pé tence ex clu sive sur le sujet) est fla grant. On peut tour ner l'af faire dans tous les sens, les ci toyens ne ver ront qu'une chose: les bourg mestres exer ce ront leurs compé tences ou pas, peu im porte qu'ils soient nom més, pré su més ou autre.
L'af faire pa raît in so luble. La de mande ré for ma trice re vient, en effet, à in té grer dans la né go ciation fé dé rale un élé ment qui re lève d'un autre ni veau de pou voir. Les par tis fla mands ont sou vent uti li sé cette stra té gie, en ins cri vant des re ven di ca tions fé dé rales (scis sion de BHV, trans fert de telles et telles com pé tences…) dans leur ac cord de gou ver ne ment ré gio nal. Avec chaque fois pour unique effet un re gain de ten sions com mu nau taires. Rap pe lons ce pen dant que, au contraire du CD&V et de la N-VA (Volk su nie, à l'époque), le MR avait voté la ré gio na li sa tion de la loi com munale en 2001 lors des ac cords de la Saint-Po ly carpe. Le FDF s'était abs te nu.
La né go cia tion ne se li mite pas tout à fait aux bourg mestres. Des élé ments connexes s'y ajoutent. Par exemple la dé si gna tion de 10 à 15 dé pu tés fé dé raux co op tés (à la place des ac tuels sé na teurs), afin de per mettre aux par tis fla mands de dé si gner des dé pu tés de Bruxelles et aux Fran co phones des élus de la pé ri phé rie. L'im pact élec to ral de la scis sion de BHV se rait ainsi at té nué.
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