La crise per sis tante n'est pas sans im pact sur vos in ves tis se ments et votre épargne. Et ce n'est pas tout. Tôt ou tard, la Bel gique sera contrainte de se ser rer la cein ture. Des aug men ta tions d'im pôts, et no tam ment de la TVA, semblent in évi tables.
Depuis l'été 2007, nous pas sons d'une crise à l'autre. La crise des sub primes s'est trans for mée en crise des cré dits. Celle-ci est à son tour de ve nue une crise bancaire, qui a en suite plon gé les États oc ci den taux dans une crise de l'en det te ment sans pré cé dents. Tant les États-Unis que les pays de l'Union eu ro péenne sont ac ca blés par une dette co los sale qui n'est pas te nable à long terme. Tôt ou tard, sous la pres sion des marchés fi nan ciers ou non, les États de vront prendre des me sures pour ré ta blir l'équi libre de leurs bi lans. Il est lo gique, dès lors, qu'en pé riode de dif fi cul tés bud gétaires, des éco no mies et des aug men ta tions d'im pôts soient pré vues.
Ne pas traî ner
Heu reu se ment, pen sez-vous (ou es pé rez-vous) peut-être, nous échap pe rons en core aux aug men ta tions d'im pôts et autres me sures d'éco no mie aussi longtemps qu'Elio Di Rupo ne par vien dra pas à mettre sur pied un gou ver ne ment. Voilà un rai son ne ment qui tient la route, mais à très brève échéance. "Les me sures d'éco no mie sont in évi tables. Plus nous at ten drons, plus elles se ront dras tiques et in équi tables", pré vient Etienne de Cal la taÿ, éco no miste en chef à la Banque De groof.
D'après les cal culs du quo ti dien De Tijd sur la base du bud get, la Bel gique de vrait faire en sorte de 'trouver' 7 mil liards d'euros pour 2012. Pour l'ins tant, on ne sait pas si cette tâche in com be ra au nou veau gou ver ne ment Di Rupo, ou au gou ver ne ment en af faires cou rantes Le terme. Mais cela im porte peu, la Bel gique n'échap pe ra pas aux me sures d'éco no mie et aux aug men ta tions d'im pôts.
Des études in ter na tio nales ont dé mon tré que le fait de moins dé pen ser contri bue à un re dres se ment plus du rable de l'éco no mie que l'aug men ta tion des im pôts. "Mais il faut res ter réa listes: compte tenu de l'évo lu tion dé mo gra phique, il est im pos sible de li mi ter les dé penses de pen sion et de soins de santé. La seule chose que nous puis sions faire est de ra len tir le rythme d'aug men ta tion de ces dé penses."
Sup pri mer les avan tages fis caux liés au cré dit lo ge ment
Une autre ma nière de li mi ter les dé penses consis te rait à sup pri mer une série d'avan tages fis caux. De Cal la taÿ re joint les syn di cats dans leur plai doyer en fa veur de la sup pres sion des avan tages fis caux liés à l'épargne-pen sion. Il se rait éga le ment d'avis de li mi ter les avan tages fis caux dé cou lant des me sures visant une éco no mie d'éner gie. Par ailleurs – et ceci est plus éton nant -, il pro pose la sup pres sion des avan tages fis caux sur les cré dits lo ge ment – le bonus lo ge ment. "Ceux qui dis posent au jourd'hui de suffi sam ment d'éco no mies pour ache ter une mai son se voient en cou ra gés fis ca le ment à em prun ter mal gré tout." Évi dem ment, tout le monde n'est pas dans ce cas de fi gure. Mais de Cal la taÿ es time que les avantages fis caux dés équi librent le mar ché im mo bi lier et poussent les prix à la hausse. "Pour quoi le mar ché im mo bi lier amé ri cain s'est-il ef fon dré et pas le ca na dien? Parce qu'aux États-Unis, l'em prunt hy po thécaire est as so cié à des avan tages fis caux, pas au Ca na da."
La Bel gique re lè ve ra-t-elle la TVA ?
Dans leur quête de fonds, d'autres pays en vi sagent un re lè ve ment de la TVA. En Ita lie, celle-ci pas se ra de 20 à 21%. Mais le Por tu gal et la Grèce ont eux aussi revu à la hausse leur taux. "La TVA est de ve nue une source de re ve nus de plus en plus im por tante pour le Tré sor ces der nières an nées. La Com mis sion eu ro péenne re con naît que la TVA re prend le rôle de re cettes liées au tra vail. L'OCDE joue éga le ment la carte de la TVA comme ins tru ment po li tique", ex plique l'avo cat Danny Stas, du bu reau Ti ber ghien.
La crise a en tout cas in ci té le Por tu gal et la Grèce à re le ver leur taux stan dard. Est-ce éga le ment une op tion en vi sa gée en Bel gique? "L'idée de re le ver le taux de TVA nor mal de 1 à 2% a déjà été évo quée à plu sieurs re prises. Théo ri que ment, il sub siste une pe tite marge en ce sens puis qu'avec un taux stan dard de 21%, notre pays se situe dans la moyenne eu ro péenne", re con naît Danny Stas. "À condi tion d'abaisser les charges so ciales sur le tra vail, on peut aussi en vi sa ger d'ac croître la TVA sur la consom ma tion pol luante", juge de Cal la taÿ.
Mais une telle me sure sus cite cer taines ré ti cences. "Aux Pays-Bas, on a ré cem ment pensé à aug men ter la TVA dans cer tains do maines spé ci fiques comme les arts de la scène, mais ces pro jets ont dû ra pi dement être mis au frigo sous la pres sion po pu laire. Idem en Bel gique lors qu'on a en vi sa gé une hausse de la TVA sur la té lé vi sion nu mé rique", ex plique Danny Stas.
Un re lè ve ment du taux de TVA n'au rait-il pas une in ci dence sur la consom ma tion? "Une lé gère mo di fi cation du taux de TVA n'a pas un im pact im mense. A l'époque de la crise fi nan cière, le gou ver ne ment britan nique avait dé ci dé d'abais ser tem po rai re ment le taux stan dard afin de re lan cer la consom ma tion. Il s'est ra pi de ment avéré que la me sure n'au rait pas l'effet es comp té. Une année après, le gou ver ne ment a même dé ci dé de re le ver le taux stan dard", re marque Danny Stas.