Cette "urgence" est survenue "dans la zone de Tiananmen" à 10h45, à l'heure où le Premier ministre Li Keqiang prononçait un discours au Grand Palais du Peuple, qui borde la place, selon cet article mis en ligne sur un site du gouvernement. Deux personnes s'étant trouvées sur les lieux à peu près au même moment ont indiqué à l'AFP avoir aperçu des volutes de fumée dans la partie nord de la place. D'autres passants leur ont alors rapporté avoir vu une femme d'âge moyen tenter de mettre le feu à ses vêtements, ont ajouté ces deux personnes. Sur des photographies postées ce jour-là sur les réseaux sociaux chinois, on distinguait au loin de la fumée, sans flammes. Contactée par l'AFP, la police de Pékin s'était refusée à tout commentaire.
Ce même mercredi, deux policiers ont été récompensés par le vice-ministre de la Sécurité publique pour leur réaction face à l'incident, a ajouté le média d'Etat. La séance annuelle du Parlement voit habituellement converger vers la capitale des "pétitionnaires" demandant réparation d'un préjudice aux autorités centrales.
La place Tiananmen, coeur symbolique du pouvoir en Chine, fait l'objet d'un strict contrôle par les forces de l'ordre, qui y sont stationnées en permanence et équipées d'extincteurs. Les cas d'immolations ne sont pas exceptionnels en Chine. Quelque 120 Tibétains ont ainsi péri par le feu depuis 2009, et certains résidents chinois victimes de démolitions forcées ont fini par s'immoler eux aussi. Le 21 octobre 2011, un Chinois avait tenté de s'immoler place Tiananmen, les autorités parvenant ensuite à maintenir pendant quatre semaines le black-out sur cette information. Un attentat a par ailleurs été commis le 28 octobre dernier sur l'emblématique esplanade. Selon la version officielle, trois membres d'une même famille appartenant à la minorité musulmane ouïghoure avaient précipité leur voiture contre l'entrée de la Cité interdite, dans une attaque-suicide qui avait fait également deux morts et 40 blessés.