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 Paris, mardi 22 octobre 2013La  croissance chinoise à 7,8%... ou 3% ?
 
 
  Vendredi  dernier, après  une semaine mouvementée, j'avais bien besoin d'un peu de repos  intellectuel. Je me suis donc mis à chercher un sujet qui nous changerait des  problèmes éternellement repoussés de plafond légal de la dette ou de budget  américain.
 Il faut dire  que passé le moment de soulagement après l'annonce mercredi dernier d'un accord  entre les républicains et démocrates sur les deux écueils qui menaçaient la  stabilité américaine, je n'ai pas pu m'empêcher d'être légèrement irritée.  Accord, certes il y a eu, mais provisoire. Et je ne sais pas pour vous, mais  personnellement, je n'ai aucune, mais alors aucune, envie de revivre début 2014  le psychodrame des derniers jours. Me voilà  donc à la recherche d'un sujet un peu léger, mais enrichissant (ne perdant pas  cet objectif de vue), quand je tombe sur les derniers chiffres de la croissance  chinoise : 7,8%. 7,8%. Oui, je me  répète mais le chiffre m'a surprise. 7,8% (et hop, une troisième fois !),  c'est bien au-dessus des objectifs officiels de Pékin pour cette année (7,5%).  C'est aussi mieux que les 7,5% de croissance du second trimestre et c'est également  de quoi fermer le bec aux oiseaux de mauvais augure qui prédisent  continuellement l'effondrement de la Chine, son implosion, son explosion, sa  disparition. Seulement  voilà, dès qu'il s'agit de la Chine, il faut prendre les chiffres avec beaucoup  de pincettes.  Que vaut  la croissance chinoise ? D'ailleurs, les avis des commentateurs sont très partagés. Il y a ceux qui  saluent cette reprise et ceux qui soulignent la manipulation des chiffres  orchestrées par Pékin. D'après Hu Xingdou, professeur d'économie à l'Institut  technologique de Pékin, interrogé par Le Figaro, la croissance chinoise  flirterait plus avec les 3% que les 7,8%.
 Du côté des  bonnes nouvelles, la consommation d'électricité qui est souvent utilisée comme  thermomètre de l'activité chinoise est en hausse, de 10,4% en septembre sur un  an. Et elle devait croître de plus de 9% cette année. Mais plus  que l'effectivité de la croissance, c'est sa qualité qui inquiète. Vous le  savez, Pékin tente d'orienter son économie d'une croissance reposant sur les  exportations vers une croissance alimentée par la consommation intérieure. Les  avantages sont évidents : montée en gamme de la production, moindre  dépendance à la demande extérieure et donc aux soubresauts de l'économie  mondiale...  Investissements versus consommation Mais un autre ingrédient entre en jeu et brouille les cartes : l'investissement,  et en particulier celui de l'Etat. En 2008, et à chaque signe d'affaiblissement  de son économie, Pékin sort l'artillerie lourde, à savoir les investissements  massifs. Comme le rappelle le Financial Times, aucun pays n'a autant  construit de routes, d'usines, d'immeubles, de centres commerciaux ou d'aéroports  que la Chine depuis 2008.
 Tant et si  bien que le pays présente aujourd'hui tous les symptômes d'un  surinvestissement. Je vous ai déjà parlé des villes fantômes qui ponctuent le  territoire chinois, symboles les plus évidents d'investissements inutiles et  non rentables. Mais il y a aussi l'exemple de l'industrie de l'acier, analysé  par Yu Yongding, membre de l'Académie chinoise des sciences sociales. Les  aciéries chinoises représentent à elles seules 50% de la production mondiale.  Devant la hausse de l'offre et la baisse de la demande, le cours de l'acier a  chuté et, selon Yu Yongding, la rentabilité du secteur de l'acier chinois  atteint à peine 0,04%. Selon les chiffres officiels, la croissance chinoise  dépendrait donc à 50% de l'investissement.  La Chine  est-elle prête à vivre de sa consommation ? La part de la consommation dans la croissance est donc scrutée par tous. Or  elle ne représente toujours que 35% du PIB, un chiffre plutôt stable au fil des  années et même en léger recul, contre 60% en France ou 70% aux Etats-Unis. L'objectif  de Pékin serait donc de faire grimper cette part à au moins 50% du PIB dans les  10 prochaines années.
 Mais comme l'expliquait La Tribune en août dernier, le rééquilibrage ne peut pas se faire à  court terme. "Si la consommation devait représenter 50% du PIB dans 10 ans  (au lieu de 35% aujourd'hui), et que l'on part du principe que le taux de  croissance moyen des 10 prochaines années sera de l'ordre de 6% à 7%, il  faudrait que la consommation des ménages augmente de 11% par an jusqu'en 2023,  une performance qu'elle n'a jamais atteinte, même dans la période de croissance  à deux chiffres"... Ajoutons à  cela que selon Yukong Huang, ancien directeur à la Banque Mondiale et senior  associate de la Fondation Carnegie, la Chine n'est pas prête à entamer sa  transition vers une croissance de consommation. Au Japon, à Taïwan ou encore en  Corée, cette mutation économique s'est faite quand le revenu annuel par  habitant a dépassé les 12 000 $ à 15 000 $. Or il plafonne  actuellement à 9 000 $ en Chine.  La  consommation cachée enfin révélée ? Cependant, certaines études, qui ne font certes pas l'unanimité, tendraient à  prouver que, comme tous les chiffres officiels, la consommation aurait elle  aussi été largement sous-estimée. Selon une étude de Jun Zhang et de Tian Zhu,  appartenant respectivement à la Fudan University et à la China Europe  International Business School, la part de la consommation représenterait plutôt  45% à 47% du PIB.
 Principale  raison à cela : l'étendue de l'économie parallèle. Les plus hauts salaires  chinois ne déclaraient pas tous leurs revenus -- et donc minimiseraient leurs  dépenses de consommation. Un avis partagé par Jonathan Garner, responsable de  la stratégie Asie et pays émergents chez Morgan Stanley. Selon lui, la part de  la consommation dans le PIB chinois serait déjà 46% et celle de l'investissement  41%, ce qui indiquerait que le rééquilibrage serait déjà largement en cours et  que les problèmes de surinvestissement un peu moins graves qu'on ne le pensait.  Pour appuyer ses dires, il s'appuie par exemple sur la croissance du secteur  automobile dans l'Empire du Milieu (13%-14%).  Qu'est-ce  que cela signifie pour vous ? Quatre, cinq, 10 ans... Difficile de savoir quand la Chine réussira sa mutation  vers une économie de consommation. Ou quelles seront les conséquences sur sa  croissance. Les chiffres de la production industrielle et les ventes au détail  de septembre indiquent déjà un nouveau ralentissement de la croissance qui  pourrait de nouveau plafonner à 7,5% au prochain trimestre. C'est surtout 2014  qui inquiète, puisque la plupart des analystes s'attendent à une croissance de  7%.
 Pourtant,  comme toujours, les éléments encourageants sont nombreux. Les salaires  augmentent (au rythme d'environ 14% par an), Pékin a lancé plusieurs mesures  depuis cet été pour contrôler le crédit et le surinvestissement et les  entreprises chinoises investissent de plus en plus à l'étranger -- si vous n'avez  pas lu l'article que Florent Detroy a consacré au partenariat entre Peugeot et  Dongfeng, vous pouvez le découvrir ici. Enfin, dans  le dernier Défis  & Profits, j'ai justement  décidé de miser sur la hausse des salaires en Chine, qui profite aux économies  meilleur marché de la région, comme le Vietnam. Les délocalisations d'usines de  la Chine s'y multiplient et tous les grands groupes asiatiques s'intéressent à  son formidable potentiel de croissance. En plus, contrairement  aux autres pays asiatiques, le Vietnam a fait preuve d'une grande capacité de  résistance aux troubles qui ont frappés les émergents ces derniers mois.  Comment investir au Vietnam pour un investisseur particulier français ?  C'est que je vous propose de découvrir dans Défis & Profits ce  mois-ci. __________________________
 Comment faire pour avoir le  PEA parfait ! Découvrez...-  Les 5 valeurs à éliminer TOUT DE SUITE de votre portefeuille...
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 Quelle est la différence entre la civilisation et la  barbarie ? 
  Voilà quelques temps que nous travaillons à un sujet :  la vraie différence entre la civilisation et la barbarie.
 Pourquoi est-ce important pour vous ? Parce que  c'est essentiel pour comprendre ce qu'est l'argent... pourquoi la Fed va  échouer... pourquoi le dollar va disparaître... et pourquoi vous devriez  posséder de l'or. C'est suffisant ? Nous l'espérons, parce que c'est  tout ce que nous avons ! Cela nous semble de plus en plus clair. Peut-être que  nous avons trop bu. Ou peut-être que nous avons eu une attaque. Mais nous  voyons deux phases majeures de la vie humaine. La première, "basse, brutale  et courte", pour utiliser l'expression de Thomas Hobbes. La deuxième, le monde d'aujourd'hui... un monde  essentiellement civilisé avec de fréquentes rechutes dans la barbarie.
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               Tant que la Fed injecte, il ne peut rien arriver !
 
  Après le cinq sur cinq à la hausse de l'indice EuroStoxx 600  la semaine passée et sept séances de hausse consécutives, il était inconcevable  que cette marche triomphale s'interrompe ce lundi -- d'où une huitième progression  à 319,5 points... Cela après un week-end vierge de toute mauvaise nouvelle. Comment cela, nous oublions la dégradation du commerce  extérieur japonais ? Mais non, c'était la nuit précédente et nous étions  déjà lundi matin... De toute façon, un mauvais chiffre en provenance du Japon,  ça ne compte pas : la Bank of Japan va redoubler le rythme de ses  injections si tous les voyants économiques ne se mettent pas spontanément au  vert. D'après le ministère des Finances nippon, l'Archipel a  creusé d'un tiers son déficit commercial au mois de septembre. Cela est dû à la  forte progression de ses importations (+3,8% contre +2% anticipé). La balance commerciale affiche un trou d'environ 1 100 milliards  de yens (soit 8,1 milliards d'euros) contre 820 milliards de yens en  août. Cette aggravation provient également d'une baisse surprise de 0,3% des  exportations, au lieu d'une hausse de 1%.
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