2013年2月9日星期六

蘋果日報- 蘋果樹下:孔子叫Johnny Walker - 李登

蘋果樹下:孔子叫Johnny Walker - 李登
有一天孔子收到「國際漢學研究會」的請柬,邀約他演講,打算印名片廣交海外學人。那麼總得取個洋名才行,印名片的就給他起了個簡單容易上口的:「你字仲尼,音近尊尼,不如叫Johnny。又愛周遊列國,行走四方,即是愛Walk,那麼就管你叫Johnny Walker吧。」名牌威士忌一下子變成了孔老二的洋名,真夠逗。


我有名片,只因自己名大不過芝麻,交際圈子小於碗口,不常用,年深月久,上面的資料過時,也就可當秦簡捐給西安博物館。名片倒好比現代人另一個ID,初次碰面彼此交換名片等於各自報家門,大有用場,古人的名刺也是這個玩意。香港人名片上大都印上洋名,最眼熟的是Peter,我認識的Peter可填滿三本電話簿。要是太平山上滾下一塊巨石砸傷十人,當中叫Peter的肯定佔了九個半,那半個是待在媽媽肚子裏還沒下地的小彼得。


都怪咱中國人取名有時取得太繞口,哪能不借用洋名。中共外長楊潔篪,不認字的人都瞎叫他「楊潔虎」。他當真是虎年出生,喬治布殊一家子都管他叫Tiger Yang,的確省便多了。現代人大都不只一姓一名,除了洋名,同學同事朋友之間還愛互相起諢名。你有同學姓蕭,在班上被叫做燒豬,就正是蕭姓人的宿命。 我爸是矮子,朋友就管他叫高佬,跟《新紮師兄》的呂方叫高佬泉是同一道理。魯迅小時候爺爺給他取了個號叫「豫山」,跟紹興話「雨傘」諧音,因而成為私塾同學的笑柄。有教書先生告訴我,旺角某中學副校長被學生戲稱「除褲校長」,皆因他姓徐。


有意思的是,民國詩僧蘇曼殊自號糖僧,只因愛吃糖,還愛得不惜敲掉嘴裏的金牙換糖吃。明代書法家祝枝山則自號枝山,為的是右手多生了一個指頭。日本小說家福田定一佩服司馬遷,覺得自己才華遠遠不及,因而以司馬遼太郎為筆名。我們的傳統愛用兄弟排行取名,難怪李白另名李十二,邵逸夫也就人稱邵老六。 我估度七十二行當中,該以足球員讓人起諢名最多。球王比利諢名黑珍珠,本名卻共25個字母。你在球場上喊他本名,還沒喊完恐怕他已經進了三球了。最離譜是我曾遇上的一位美國講師,居然把Freud念作Fruit,聽來倒好像是佛洛伊德的諢名。


姓名的笑話真多得可編一本笑林廣記。蘇芮最紅的時候,有歌手模仿她的唱腔唱《酒干倘賣無》,簡直能以假亂真。穿上黑衣,戴上墨鏡,她看來又像極了蘇芮。唱片商便乾脆替她改個筆劃相近的藝名「蘇丙」,發行一盤盒帶。直到有了點名氣她才扔掉蘇丙的藝名,還原真身。這個冒牌蘇芮原來是那英。有意思的還有民國軍閥張宗昌,諢名叫「三不知將軍」:就是錢不知有多少,兵不知有多少,姨太太不知有多少,其多可知。我盼的倒只是第一個不知。


你可知道,原來菲臘親王私下昵稱英女王Sausage(這字除了香腸,又解作陽具、發情的母狗)。要是我管她叫Your Sausage Majesty,女王陛下會不會not amused(不爽)?


发自我的 iPad

Immobilier en Chine : au bord du précipice | La Quotidienne d'Agora

 

Immobilier en Chine : au bord du précipice

22 novembre 2012 | La Rédaction de la Quotidienne d'Agora | Catégorie: La quotidienne

leadimg

Par Damien Durand (*)

Petit flash-back “Japon 1990″ : alors que l’influence économique et financière nippone sur le monde occidental semblait, aux yeux du grand public, ne jamais connaître d’essoufflement, le brusque éclatement de sa bulle immobilière a soufflé le château de cartes.

Vingt ans après, l’archipel ne s’en est jamais complètement remis. Il a stagné économiquement, et un autre poids lourd asiatique, la Chine, a émergé. Comme le Japon en son temps, le modèle chinois provoque de l’admiration en Occident. Comme le Japon, son industrie est florissante et grignote les parts de marchés européennes. Comme le Japon, la Chine est le “favori” du grand public pour devenir le leader incontesté de demain.

Et comme le Japon, la Chine, qui fait les mêmes erreurs, pourrait tout perdre à cause de sa bulle immobilière. Sauf qu’en 2012, avec une intégration plus grande des économies mondiales, l’onde de choc pour les économies européennes pourrait faire passer la crise japonaise pour un pétard mouillé.

La grenouille et le boeuf
La question n’est plus de savoir si la bulle va se dégonfler ou pas, mais jusqu’à quelle niveau elle va pouvoir subsister en l’état sans éclater avec fracas, tant le seuil d’alerte est dépassé depuis longtemps. Contrairement au Japon où la bulle s’est créée suite à la brusque correction du taux de change yen/dollar via les accords du Plaza, la bulle immobilière chinoise trouve son origine dans une autre crise que connaît la Chine et peu décrite par les médias généralistes : l’effondrement de la Bourse.

En effet, alors que le grand public français imagine que la Chine est un pays inspirant la confiance d’une croissance infinie, ce n’est pas l’avis des investisseurs chinois : après un premier effondrement entre 2005 et 2007, la Bourse chinoise a encore perdu 60% de sa valeur depuis 2008.

Devant une place de marché qui rime avec gouffre financier, les investisseurs locaux se sont rapidement tournés vers l’immobilier (et, dans une moindre mesure, vers les oeuvres d’art.)

Si la situation espagnole vous semblait déjà absurde avec ses quartiers résidentiels entièrement vides, la Chine risque bien de présenter pour vous un paysage de cauchemar. Alors qu’au plus fort de la fièvre immobilière, le secteur représentait en Espagne 12% de PIB, la Chine est passée, elle, à 15%. De 2002 à 2012, les mises en chantier ont été multipliées par 10.

Conséquences classiques et prévisibles : primo, la hausse exponentielle du coût de l’immobilier dans les villes chinoises (prix du m² multiplié par 2,5 en seulement cinq ans) ; secundo le nombre excessif de transaction immobilière purement spéculative – comprenez, où l’acquéreur n’habitera jamais le bien – qui varie selon les villes entre 20% et 40%.

La Chine compterait aujourd’hui environ 64 millions de logements vides. Image symbolique, timidement reprise par les médias, de cette dérive immobilière : la ville d’Ordos, en Mongolie intérieure, qui compte aujourd’hui 30 000 résidents, alors que le boom immobilier lui a donné une capacité d’accueil de… un million d’habitants ! Vous avez dit ville fantôme ? http://www.youtube.com/watch?v=0brcZTVde-I

Plus dure sera la chute (qui a déjà commencé…)
Face à cette surchauffe, Pékin s’est décidé à réagir, en tentant coûte que coûte de contrôler l’atterrissage pour éviter le crash. Restreignant le recours excessif au crédit, et lançant des grands programmes de logements sociaux, le gouvernement chinois veut à tout prix éviter un scénario “à la japonaise” où la bulle explose d’un coup plongeant le pays dans une crise inextricable.

Sur le papier, les autorités affichent des résultats encourageants depuis un an, avec un plafonnement du prix de l’immobilier, et une légère décote maîtrisée. Bref, tout va bien.

Mais comme souvent en Chine, les bonnes nouvelles viennent des informations officielles. Les chiffres officieux, eux, font craindre un cataclysme économique inévitable (1). Les programmes haut de gamme, très prisés dans les métropoles chinoises, auraient déjà perdu 20% de leur valeur. Les stocks qui ne trouvent pas preneur atteignent dans certaines régions deux ans de vente. Deux-tiers des promoteurs immobiliers seraient en situation de trésorerie négative, et les fermetures pures et simples d’agences immobilières se multiplient.

Les autorités essaient de maintenir au maximum le couvercle de la cocotte-minute, en priant instamment les agences immobilières de en pas répercuter trop rapidement les évolutions du marché dans leurs prix de vente, afin de ne pas créer un mouvement de panique. Certains incidents localisés de propriétaires ayant saccagé des agences pour protester contre l’effondrement de la valeur de leur bien immobilier (pour lequel ils s’étaient endettés sur vingt-cinq ans, et dont le crédit ponctionne jusqu’à 70% de leur revenu (2)) font craindre à l’Etat que l’immobilier puisse être le détonateur d’une crise sociale incontrôlable.

Quelles conséquences d’une explosion de cette bulle sur les économies européennes ? A très court terme, a priori, les économies occidentales et leurs systèmes financiers seraient peu impactées, les actifs immobiliers étant très majoritairement possédés par des Chinois.

Le pays reste cependant le premier utilisateur mondial de matériel de construction. Les grosses sociétés exportatrices (l’américain Caterpillar, le japonais Komatsu…) du secteur pourraient être les premières victimes circonscrites de la chute. Mais la crise financière et la crise sociale qui pourraient résulter de l’explosion immobilière auraient, elles, des conséquences dramatiques.

La Chine est le deuxième PIB mondial, avec une économie très ouverte sur le monde (avec un rapport commerce extérieur/PIB autour de 60%.) Quand elle prend froid, le reste du monde éternue. Quid si elle tombe gravement malade ? Les exportations françaises en Chine qui représentent aujourd’hui 13,5 milliards d’euros sont un des moteurs les plus dynamiques (+22% en un an) d’un commerce extérieur moribond.

Les principaux secteurs exportateurs en Chine (luxe, vins et spiritueux, agro-alimentaires) risquent d’être durablement éclaboussés par l’éclatement de la bulle. Les entreprises largement ouvertes sur l’empire du Milieu escaladent une montagne d’or, avec une corde qui s’étiole de plus en plus. A quand la rupture ?

(1) Jean-Luc Buchalet, Pierre Sabatier, La Chine – une bombe à retardement, Eyrolles, Paris, 2012
(2) Moyenne à Pékin

(*) Damien Durand est diplômé de Sciences Po Paris et de l’IEP Grenoble, où il s’est spécialisé dans les problématiques politiques et économiques en Asie de l’Est et du Sud-Est.

Après avoir disséqué l’actualité française sous toutes ses coutures pour le quotidien japonais Mainichi Shimbun, il est aujourd’hui le rédacteur en chef du magazine bimestriel Pays Emergents.

Immobilier en Chine : au bord du précipice | La Quotidienne d'Agora