2013年5月26日星期日

"Be afraid!", dit-elle aux Belges: L'Echo

"Be afraid!", dit-elle aux Belges

In­vi­tée hier soir par Me­dia­fin (l'édi­teur de "L'Echo"), l'éco­no­miste amé­ri­caine Car­men Rein­hart pré­vient la Bel­gique des dan­gers de sa dette.

Sa ré­ponse a fusé. A la ques­tion de sa­voir ce que doivent pen­ser les ha­bi­tants d'un petit pays comme la Bel­gique ayant une dette ap­pro­chant les 100% de son PIB, l'éco­no­miste Car­men Rein­hart n'a pas hé­sité: "Be afraid!" Pour la pro­fes­seur à l'Uni­ver­sité de Har­vard, ces ni­veaux sont bien trop hauts. Ils dé­passent le fa­meux seuil des 90% qui, "cou­plé à un en­vi­ron­ne­ment de mé­fiance des mar­chés, peut mener au dé­sastre".

Car­men Rein­hart était l'in­vi­tée de l'évé­ne­ment an­nuel "New In­sights" de Me­dia­fin, édi­teur de "L'Echo". Elle a pro­fité de cette tri­bune pour mar­te­ler à nou­veau son credo pour sor­tir l'Eu­rope de la crise: "Il n'y a pas d'autres so­lu­tions que de re­struc­tu­rer les dettes exis­tantes." Au­tre­ment dit, ceux qui ont prêté aux pays ou banques en dif­fi­culté de­vront prendre leurs pertes.

Pour elle, l'une des me­sures à prendre est de "trans­fé­rer la dette des em­prun­teurs aux épar­gnants". C'est dans cette op­tique qu'elle com­prend le débat mené ac­tuel­le­ment en Bel­gique sur l'exemp­tion fis­cale des li­vrets d'épargne. "Au plus la dette d'un pays peut être sou­te­nue par les épar­gnants do­mes­tiques, au mieux c'est."

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Un peu d'au­dace!

L'éco­no­miste prône la re­struc­tu­ra­tion des dettes à tous les pays en dif­fi­culté. Selon elle, l'Es­pagne de­vrait im­pli­quer les créan­ciers pri­vés de ses banques. "Nous al­lons voir le cas chy­priote à une beau­coup plus large échelle", an­nonce-t-elle, fai­sant ré­fé­rence à la re­struc­tu­ra­tion ban­caire menée à Chypre en mars der­nier.

Mais pour y ar­ri­ver, il fau­dra une in­ter­ven­tion bien plus au­da­cieuse de la Banque cen­trale eu­ro­péenne. En fa­vo­ri­sant l'in­fla­tion ou "en ra­che­tant mas­si­ve­ment la dette des banques", comme l'a fait la Ré­serve fé­dé­rale en ra­che­tant à bout de bras des titres ados­sés aux cré­dits hy­po­thé­caires. "Nous sommes dans la 6e année de crise, et les choses ne fonc­tionnent tou­jours pas."



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