Arnaque sur la Romanée Conti
Lundi 21 oct 2013 à 15:10 | Par Amandine Chauve
Plusieurs centaines de bouteilles de vin médiocre vendues sous la prestigieuse étiquette de la Romanée Conti : une affaire de contrefaçon entache le domaine star de Bourgogne. Sept personnes ont été interpellées la semaine passée.
Il va sans dire que les (rares) bouteilles de Romanée Conti attirent la convoitise. Le prestigieux grand cru, issu d’une parcelle de 1,81 hectares seulement pour une production annuelle d’environ 6 000 bouteilles toutes réservées à l’avance, s’arrache à prix d’or. Comptez entre 8 000 et 9 000 euros pour des millésimes de 2008 et 2009.
Fin 2012, le domaine viticole signalait la mise sur le marché français et international de bouteilles contrefaites. Une plainte avait été déposée, et la section de recherches de la gendarmerie de Dijon avait été saisie. Les premières investigations avaient permis de mettre la main sur 69 bouteilles issues de la contrefaçon. En lieu et place du précieux nectar, elles contenaient un vin jugé médiocre et de « très mauvaise qualité organoleptique », selon les conclusions du laboratoire du ministère de l’économie et des finances à Montpellier.
Derrière ce trafic, les enquêteurs avaient pu mettre à jour une organisation structurée pour la fabrication et la commercialisation des vins contrefaits. Deux personnes étaient particulièrement mises en cause : un père et son fils, tous deux ressortissants italiens, qui exerçaient des activités liées au négoce de vins.
« Reproduction et utilisation de la marque AOC Romanée Conti »
Fort de ces informations, le 8 mars dernier, le procureur de la République de Dijon décidait d’ouvrir une information judiciaire contre X, sur les chefs d’accusation suivants : fourniture ou offre à la vente, importation, exportation, production, détention de marchandises présentées sous une marque contrefaisante en bande organisée ; reproduction et utilisation de la marque AOC Romanée Conti ; escroquerie en bande organisée ; association de malfaiteurs. La peine encourue pour ces infractions est de dix années d’emprisonnement.
Deux juges d’instructions avaient dans le cadre de l’information judiciaire été co-saisis, travaillant en collaboration étroite avec les organismes européens EUROJUST et EUROPOL.
Sept interpellations et vingt adresses perquisitionnées
Suite à l’enquête, une opération coordonnée était lancée le 16 octobre dernier, permettant, de façon concomitante, la perquisition d’une vingtaine de domiciles et d’entrepôts à travers l’Union Européenne. Sept personnes ont été interpellées et entendues. A l’adresse de l’un des suspects italiens, des emballages similaires à ceux utilisés pour commercialiser les produits contrefaits ont été retrouvés.
Les autorités françaises attendent désormais l’extradition des deux italiens arrêtés, principaux suspects de l’affaire. D’autres personnes potentiellement impliquées sont aujourd’hui encore activement recherchées.
A l’heure actuelle, impossible de connaître avec précision le nombre de fausses bouteilles de Romanée Conti mises sur le marché. Selon les auditions, au moins 400 flacons auraient été vendus, pour une somme avoisinant les 2 millions d’euros.
Publié le 23 octobre 2013 à 14h54 | Mis à jour le 23 octobre 2013 à 14h54
La police européenne tente de démanteler un réseau de faussaires de vin
Associated Press
PARIS
La police européenne tente de démanteler un réseau de faussaires qui a écoulé des centaines de bouteilles de piquette en prétendant qu'il s'agissait de Romanee-Conti, qui est fréquemment considéré comme le meilleur vin de la planète.
Le vignoble de Bourgogne a sonné l'alarme l'an dernier, quand il a commencé à soupçonner que de fausses bouteilles de Romanee-Conti circulaient, a indiqué plus tôt cette semaine le bureau du procureur de la ville de Dijon.
Quelques dizaines de ces bouteilles ont été retrouvées et analysées par le gouvernement français. Elles contenaient un vin médiocre, tandis que le véritable Romanee-Conti peut valoir jusqu'à 12 000 $ US la bouteille.
Les vignerons bourguignons ont précisé mercredi que les faux vins se retrouvent souvent en Chine, où la consommation de vins raffinés, et surtout de vins français, est en pleine progression, ce qui entraîne une explosion des prix.
Les policiers de plusieurs pays européens ont mené une série de perquisitions et arrêté plusieurs personnes plus tôt ce mois-ci. La France a demandé l'extradition de deux Italiens qui ont été épinglés. D'autres suspects sont recherchés.
Le bureau du procureur de Dijon a indiqué qu'au moins 400 bouteilles ont été vendues, pour un total de deux millions d'euros. L'agence policière européenne Europol a révélé que les premières ventes ont eu lieu en Italie, mais que des liens ont été établis avec la Russie, Hong Kong, le Belize et la Suisse.
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