2015-05-12
Tennis belge et international, carrière, vie privée, projets associatifs,... Justine Henin n'a éludé aucun sujet lors d'une rencontre avec la presse, mardi, au sein de son club de Limelette.
"Le tennis et l'adrénaline ne me manquent pas, je suis plus heureuse que je ne l'ai jamais été lors de ma carrière", a-t-elle assuré. "Le tennis m'a donné énormément de plaisir, mais je ne touche ma raquette désormais que de temps à autre, et uniquement pour donner du plaisir aux autres, notamment aux enfants. Je reçois des sollicitations pour jouer des doubles en exhibition, peut-être qu'un jour j'accepterai. L'adrénaline ne me manque pas non plus, comme cela avait pu être le cas après ma première retraite sportive. Je suis devenue maman, j'ai besoin de sérénité, ce qui est un vrai défi dans un monde où tout bouge si vite. Je ne ressens même plus de nostalgie quand je vois une finale de Grand Chelem. J'ai toujours besoin de bouger et d'assouvrir mon goût pour les voyages, mais je suis actuellement plus heureuse que je ne l'ai jamais été durant ma carrière."
Les seules pratiques sportives de Justine Henin se limitent désormais au yoga, à la relaxation, "qui calment (ma) grande anxiété" et à un peu de jogging. "J'ai compris que la force ne passait pas forcément par la douleur et que le monde du tennis n'est pas le monde tout court, comme je pouvais le considérer lorsque j'étais joueuse. Lorsque j'ai repris la compétition, je ne l'ai pas fait particulièrement par envie, mais parce que je ressentais un vide énorme. Pourtant, j'ai rapidement dû me rendre à l'évidence: j'étais physiquement au bout du rouleau et mentalement entamée. Ne plus être au top niveau n'étais pas une option. La finale face à Kim (Clijsters) à Brisbane était fantastique, mais il fallait que je donne deux fois plus qu'avant. La blessure encourue à l'Australian Open qui a suivi a finalement été salutaire, j'ai compris que ce n'était plus pour moi. Et puis, c'est dans la foulée que j'ai rencontré mon compagnon qui est devenu mon mari, ma vie a changé."
NADAL
L'ancienne championne, qui en tant que spectatrice avoue un faible pour RogerFederer et Stanislas Wawrinka, continue néanmoins à suivre l'actualité du tennis, notamment pour des missions de consultante qu'elle remplira prochainement à Roland Garros et Wimbledon. "Lorsque je regarde les matchs, j'analyse essentiellement le comportement des joueurs, ce qui fait vraiment la différence au plus haut niveau. A Paris, je serai présente durant les deux semaines pour France Télévision et pas uniquement pour commenter des matchs, mais aussi pour des analyses. A Londres, il s'agira d'une expérience particulière puisque je travaillerai pour la BBC radio, aux côtés de grands noms comme John McEnroe."
Plus attirée désormais par le tennis masculin, le Rochefortoise avoue être inquiète pour Rafael Nadal, à une dizaine de jours du début de son tournoi fétiche. "Il semble entamé physiquement et mentalement. J'ai été surprise par son nombre de balles décentrées ces dernières semaines. Il joue en outre très court. Ses adversaires sentent qu'il est affaibli, même s'il dispose d'un avantage psychologique à Roland. Ce tournoi pourrait être un tournant dans sa carrière."
© (© belga) Henin: 'Le tennis ne me manque pas'
Pour la quinzaine parisienne, l'ancienne numéro 1 mondiale pointe Novak Djokovic comme grand favori. "Ses résultats plaident pour lui, son jeu a évolué, il est devenu papa,... Il se comporte désormais comme un vrai numéro 1, même si courir après le Grand Chelem qu'il manque à son palmarès est toujours difficile, je sais de quoi je parle", précise-t-elle dans une allusion au fait qu'elle n'a jamais réussi à s'imposer à Wimbledon.
GOFFIN
En ce qui concerne Andy Murray, récent vainqueur de Nadal à Madrid, Justine Henin sent chez lui "une approche beaucoup plus agressive, plus d'initiatives et de créativité", qu'elle attribue à un "effet Mauresmo". L'Ecossais, désormais coaché par l'ancienne numéro 1 française, sera un joueur à suivre à la Porte d'Auteuil, estime-t-elle. "Sa première victoire sur terre battue, à Munich, lui a en tout cas fait beaucoup de bien."
Côté belge, Justine Henin trouve David Goffin "plus affirmé". "Il n'est plus le même que l'année de son huitième de finale face à Federer, il a pris de la bouteille. Son discours a évolué, il affiche de l'envie et une bonne mentalité. Il doit désormais assumer un statut de joueur du top 20. Son tournoi dépendra beaucoup du tirage."
Chez les filles, elle déplore l'absence d'émergence d'une nouvelle vague, malgré son "énorme respect pour Serena Williams". Au niveau belge, "il y a un creux, il faudra attendre. Ce n'est pas facile d'assurer la relève après avoir connu une période avec deux joueuses aux deux premières places mondiales", estime-t-elle.
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