2015年7月6日星期一

Peut-on claquer la porte aux Grecs? "Non, on devra les aider, leur économie est incapable de rembourser la dette"

2015-07-06

Peut-on claquer la porte aux Grecs? "Non, on devra les aider, leur économie est incapable de rembourser la dette"

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Le "non" aux créanciers de la Grèce s'est imposé à la suite du référendum. Dans le RTLinfo 19H, l'économiste et professeur de Finances à l'UCL, Bruno Colmant, a présenté son analyse.

D'après Bruno Colmant, le résultat du vote révèle l'échec de l'austérité, et devrait pousser les pays européens à aider la Grèce à se relever. Sans cela, "on va avoir des phénomènes d'insurrection en Grèce", prévient l'économiste.
"L'histoire a basculé"
"Si le résultat du vote se confirme, je crois que l'histoire a basculé", estime Bruno Colmant. "Parce qu'on a un pays de la zone euro qui n'accepte plus les règles de la zone euro. Par un plébiscite, ce pays a exprimé le fait que la rigueur et l'austérité imposées depuis cinq ans sont réfutées", explique le professeur en Finances, interrogé par Caroline Fontenoy.
D'après Bruno Colmant, le peuple grec a tenu à faire passer un message à travers ce vote. "Tout va changer, parce que la Grèce est sous perfusion depuis un grand nombre d'années. Elle est en récession. Le PIB, c'est-à-dire la richesse de la Grèce, est plus bas de 25% par rapport à il y a cinq ans. Le chômage est grandissant. C'est un pays qui dit aujourd'hui 'laissez-nous respirer'", explique le professeur à l'UCL.
Qu'est-ce que ça change pour nous, en Belgique?
Avec le "non" qui s'impose, Bruno Colmant estime que la position de la Grèce se fortifie vis-à-vis des autres pays européens. "Tsipras a 52% des votes (au moment de l'interview), alors qu'il n'en avait eu que 36% aux élections. Il sera donc plus fort lors des négociations", explique le professeur.
D'après Bruno Colmant, l'Europe n'aura d'autre choix que d'aider la Grèce. "On va devoir assouplir l'austérité, bien sûr. On va devoir rééchelonner sa dette. Ça veut dire que l'Europe a un exercice à faire, c'est-à-dire de montrer qu'on est capable de coopérer avec un pays en difficulté. En termes immédiat ça ne va rien changer pour nous, mais c'est au niveau des instances européennes que tout va devoir changer", estime le professeur en Finances.
Permettre aux banques grecques de rouvrir
"Au final, tout va se décider à Bruxelles, ou à Francfort (siège de la Banque centrale européenne). Ce qui est certain, en sachant que les banques grecques sont fermées depuis une semaine, c'est que la Banque centrale européenne, qui est une instance non politique, va devoir continuer à aider la Grèce. On peut s'attendre à ce que les banques grecques retrouvent une meilleure fortune, mais dans des conditions qui sont encore inconnues maintenant", explique Bruno Colmant.
Peut-on encore demander aux Grecs de faire des efforts?
"Je crois que ce n'est pas possible, et je crois que si on continue à appliquer une austérité aveugle, on va avoir des phénomènes d'insurrection en Grèce", estime Bruno Colmant. "Il ne faut pas oublier que c'est un pouvoir radical de gauche qui vient d'être légitimé par ce plébiscite. Nous allons donc devoir absolument aider la Grèce", ajoute-t-il.
Sur la situation de la Grèce, Bruno Colmant présente les chiffres du Fonds monétaire international. "Le FMI a annoncé la semaine passée que la Grèce aurait besoin, dans les trois ans, de 36 à 50 milliards d'euros. C'est un pays qui est en train d'imploser, qui est devenu un trou noir", explique-t-il. "Il y a un choix moral à faire, ou bien on laisse partir ce pays de la zone euro. Ce qui serait un échec catastrophique en termes politique, ça va abîmer la crédibilité de l'Euro. Ou bien on a une logique de coopération", ajoute-t-il.
Alexis Tsipras, plus fort que jamais pour imposer ses conditions?
"Il est plus fort, parce que c'est de toute façon à la Grèce qu'on va demander de rembourser la dette. Donc si le pays n'est pas capable de le faire, c'est la Grèce qui sera gagnante", explique Bruno Colmant. "Je crois que ce qu'Alexis Tsipras veut faire, c'est d'obtenir un abattement de la dette d'environ 30%, et de relâcher temporairement l'austérité pour que l'économie puisse retrouver de la croissance", ajoute le spécialiste.
D'après le professeur de l'UCL, la Grèce serait incapable de rembourser sa dette. "Le taux de croissance de la Grèce, qui était annoncé à 2,5% en début d'année, est tombé à 0% maintenant. Donc cette économie n'est pas capable, structurellement, de générer de la richesse, et donc de rembourser sa dette, si elle n'est pas aidée par les autres pays européens, le FMI et la Banque centrale européenne", explique Bruno Colmant.
Vent de panique sur les marchés?
"Il est peu probable qu'on constate un vent de panique sur les marchés, parce qu'on ne sait pas très bien ce qu'il va se passer demain. Le dollar peut très bien devenir une monnaie refuge. Tandis que l'Euro pourrait augmenter parce que les taux d'intérêt vont soudainement monter en Europe. C'est difficile à dire. En tout cas, ce qui est certain, c'est que les grandes banques d'affaires américaines ont renforcé leurs staffs demain en gestion des changes pour prévoir un afflux anormal d'ordres", conclut Bruno Colmant, professeur de Finances à l'UCL.

Peut-on claquer la porte aux Grecs? "Non, on devra les aider, leur économie est incapable de rembourser la dette"

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